Un enseignement ordinaire adapté à des enfants déficients auditifs

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Des classes bilingues langue des signes – langue française

Depuis septembre 2000, l’Institut Sainte-Marie de Namur ouvre ses portes à des enfants déficients auditifs.


En septembre 2007 s’est ouverte la quatrième année primaire.

Le but de ce projet est de proposer, dans un établissement de l’enseignement dit normal, une scolarité similaire à celle des entendants et de permettre une intégration organisée et adaptée de groupes d’enfants sourds. Y est visé un équilibre dynamique entre des moments où les apprentissages se font en langue des signes et d’autres où ils se font en français.
Les enfants sont inscrits dans une classe ordinaire mais bénéficient d’un enseignement en langue des signes.

Le vœu

Réaliser le bilinguisme langue des signes – langue française en intégration dans une école ordinaire.

L’esprit


Le décret de 1998 de la communauté française a rendu légal l’apprentissage par immersion en langue des signes en tant que procédure pédagogique, visant l’acquisition des socles de compétences définis dans l’article 10 du décret de 1997.
L’institut Sainte-Marie à Namur prévoit, dans son projet d’établissement l’inscription d’enfants sourds.

L’idée

Parce que les enfants sourds ne perçoivent pas ou insuffisamment les sonorités du français, l’acquisition de cette langue sonore ne peut pas se faire aussi aisément que pour ceux qui entendent. Leurs relations à ceux qui parlent une langue sonore et leur accès au savoir, notamment pour la lecture et l’écriture, s’en trouvent plus difficiles.
La langue des signes : visuo-gestuelle, leur est accessible sans effort conscient et leur permet d’accéder à toutes les nuances du sens quand on s’adresse à eux ou qu’on parle à d’autres en leur présence. Elle est susceptible d’offrir aux enfants sourds sécurité, plaisir et intérêts immédiats, conditions nécessaires pour apprendre.
Parce que les parents d’enfants sourds, le plus souvent sont entendants, ils ne pratiquent pas la langue des signes au départ et ne fréquentent habituellement pas la communauté sourde. Il leur faut un temps pour comprendre ce qu’implique la surdité dans la vie humaine. Néanmoins, ils s’organisent en famille et inventent leurs façons de communiquer pour être assez bien ensemble.

L’ambition


Le projet d’Ecole et Surdité essaie d’allier les avantages de l’enseignement spécialisé et de l’enseignement ordinaire en créant un véritable enseignement « bilingue – biculturel » : des groupes d’élèves sourds intégrés dans un milieu entendant, l’acquisition des deux langues (langue des signes – français) en situation naturelle et, enfin, l’obtention d’une formation comparable à celle des entendants. Le projet tend à assurer aux enfants sourds et malentendants une intégration dans l’école semblable à celle qui sera la leur dans la société : une minorité sourde dans un majorité entendante où chacune des deux parties est reconnue par l’autre dans ses différences et ses similitudes. Les enfants y sont donc sensibilisés dès l’entrée à l’école. Chaque enfant, sourd ou entendant, utilise hors cours la langue qui lui vient spontanément mais les outils lui sont donnés pour l’acquisition de la langue des signes ET de la langue française. Quand on sait que 95% des enfants sourds ou malentendants sont issus de familles entendantes, l’école est, pour eux, le principal et parfois le seul milieu d’accès précoce et naturel à la langue des signes. En ce qui concerne les autres enfants sourds, issus de familles sourdes, l’école peut être leur principal accès vivant au français.

Mener les jeunes enfants sourds vers le CEB (certificat d’études de base à la fin des années primaires) avec les mêmes attentes que pour leurs camarades entendants. Sans restriction a priori des connaissances ou de la pensée, sans renoncement aux rigueurs les plus subtiles de la rédaction d’un texte, et sans limite à la richesse des relations. Cela dit, toutes les variétés d’enthousiasme scolaire existent comme pour les élèves non sourds. Avec celle-ci en plus : l’oralisation est variable, en fonction notamment de la profondeur de la surdité ; elle est accueillie et bienvenue dans les temps où elle est au service des échanges en français avec les enfants entendants. Considérée comme une différence de fait, à respecter ; sa qualité n’entraîne ni promotion, ni pénalisation des enfants qui s’y engagent spontanément à leur rythme, découvrant l’impossible là où il est, sans déni.

Le concret


Quel que soit le choix du langage familial et le degré de surdité, les enfants sourds qui sont inscrits à Namur, sont accueillis en langue des signes et en français. Le français est rendu visuellement accessible par le LPC et es gestes soutenant la parole sonore. La langue des signes comme le français sont présentés comme deux langues distinctes avec chacune une structure propre, égales en droit, pertinentes dans des contextes donnés, repérés au fil du temps par les enfants.
Il y a des temps pour les enfants sourds ensemble et des temps avec les enfants non sourds. Dans chaque classe, une institutrice parlant la langue des signes, travaille en partenariat avec son/sa collègue francophone. Ensemble ou séparé(e)s, ils/elles organisent les mêmes activités et tous les enfants suivent le même programme. Les échanges entre les enfants se font dans la modalité qu’ils choisissent. Ils sont soutenus par les enseignants dans leur élan spontané et aidés dans leurs difficultés respectives. Exemple : des cours de langue des signes sont offerts aux élèves entendants en activités parascolaires.

Les activités sont majoritairement données en langue des signes par des professionnels sourds ou bilingues.
En maternelle, le français est présent via l’écrit et le milieu entendant environnant, mais également à raison d’une à deux périodes par jour, via « un truchement » : une personne rendant le français oral échangé naturellement en classe, accessible aux enfants sourds grâce au LPC.
En primaire, le français est d’autant plus présent grâce aux échanges de plus en plus riches du milieu entendant environnant mais surtout grâce à l’apprentissage de la lecture de l’écriture.

Chaque mercredi matin en maternelle, deux intervenantes sourdes animent un atelier en langue des signes réunissant les enfants sourds des trois classes d’intégration (verticalité)

Dès la première primaire, les enfants sourds reçoivent des cours DE langue des signes donnés par un professeur sourd.

Les sept classes bilingues ainsi que d'autres classes primaires et maternelles de l'école ont l'occasion d'assister à des contes bilingues.

Les professionnels d'Ecole et Surdité sont également encadrés et soutenus dans leur travail journalier par un comité de suivi (veillant à la bonne évolution des classes) et par un groupe de recherche sur la langue des signes (en collaboration avec le Département des Langues et Littératures Romanes aux Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix à Namur).



Ecole

Institut Sainte Marie
Rue du Président, 26
5000 Namur
Direction de la section fondamentale : Monsieur Jacquemart

Tél : 081/22.92.04.
Fax : 081/22.79.49.
www.cssm.be



Association
asbl Ecole et Surdité
Rue Lelièvre, 9
5000 Namur
www.ecoleetsurdite.be

Coresponsable des classes bilingues et présidente de l'ASBL :
Yvette Thoua
0473/97.03.80.




Un subside, correspondant à deux équivalents temps plein d'enseignants, est octroyé par Madame la Ministre Marie Arena, en charge de l'enseignement ordinaire et spécial, pour les années 2006 et 2007. Ecole et Surdité est soutenue par CAP48 et depuis 2003 par la Région Wallonne. A partir du 1er janvier 2008, l'asbl bénéficiera d'un important soutien d'Electrabel.
Cependant, la viabilité financière de l'ASBL a, jusqu'à présent, essentiellement été assurée grâce à une recherche de fonds réalisée par les bénévoles ; et jusqu'à présent, c'est le soutien de personnes privées (collecte de fonds-organisation de manifestations telles que tournoi de tennis, etc.), de divers services club et de la Fondation Marguerite-Marie Delacroix, qui ont permis de fournir les salaires des employés...

Ecole et Surdité cherche des soutiens privés, ponctuels ou récurrents.

Les dons qui lui sont destinés peuvent bénéficier de l'immunité fiscale. Ils peuvent être effectués au bénéfice du compte 250-0364987-61 de l'asbl Ecole et Surdité à Namur.


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