Coup de cœur et partenariat dans le cadre de l’Europe

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Coup de théâtre, hier, au colloque international des sourds par la magique rencontre de deux groupes sociaux, à la recherche d’une nouvelle communication.

C'est M.Lhomme, vice président du conseil régional qui a reçu les congressistes en l'absence du président Raffarin

Les sourds de 26 pays qui débattent depuis 4 jours sur la reconnaissance vitale de la langue des signes vecteur de leur authentique identité au sein d’un monde en profonde évolution et des jeunes européens venus participer à une réflexion d’échanges à initiative de la Commission des Communautés européennes et le ministère du Tourisme, Deux mondes confrontés à la nécessité d’une communication ouverte "opérative" condition essentielle à leur développement mutuel.

Oui, hier le Palais des Congrès, transformé en carrefour international, a permis à chacun d’aller à la rencontre et à la découverte de l’autre dans ses particularismes. Ensuite, le désir émotionnel de transmettre le message. Qu’importe la machinerie moderne de la muti-communication. Qu’importe la nouveauté de la réflexion proposée aux uns et aux autres.

Ici on a accepté la présence d’interprètes qui signaient là, on est sorti un moment, d’un débat spécifique, pour tout à coup sentir que le monde qui les entoure ne les rejette pas Que non ! «Il se passe ici un événement qui comptera, disait René Monory, Président du Conseil général, qui ouvrait les journées sur le tourisme des jeunes. Je salue toutes les cultures européennes d’ici et celles d’ailleurs. Nous bâtissons ensemble, non pas seulement l’Europe des Économies, Mais surtout l’Europe des hommes". Ces paroles auraient peut-être pu être de circonstance, Mais il y a des regards et des gestes qui ne trompent pas…

"Nous souhaitons communiquer davantage, nous voulons rattraper nos carences. Les informations que vous nous apportez aujourd’hui, disait Jean-François Mercurio, le Président sourd du colloque International, nous sommes prêts à travailler avec vous..."




Cette co-volonté de rapprochement et de prise en compte des besoins, Mme Figuereau, inspecteur général du Tourisme devait la résumer ainsi : "Ces deux rencontres s’inscrivent dans le domaine de la non-exclusion. Dans nos secteurs, il ne doit pas y avoir d’exclus, d’ailleurs je vous fais une proposition : jetons ensemble les bases d’un partenariat avec les sourds, et pourquoi pas dans le cadre européen ! "

Cette reconnaissance implicite après celle de René Monory ne pouvait que réconforter les congressistes.

Magie des lieux axés sur le futur ? Émotion des échanges multi-culiurels ? Challenge ? Défi ? Sans doute, un peu de tout cela. En tous cas, au cours de ces instants privilégiés qu’a constitué hier la fusion des deux colloques, se sont sans doutes esquissées les bases d’un futur. La langue des signes sera resuite à concrétiser son devenir et à l’ancrer définitivement dans notre culture humaniste.



Source : Centre presse – 12 Juillet 1990 à Poitiers

publié sur www.sourds.net